Action 6.6.13 – Restauration hydromorphologique du Vistre Fontaine entre boulevard Allende et confluence avec le Vistre

• Le bassin Tour de l’Évêque :

Cet ouvrage a pour objectif la compensation afin de ne pas aggraver les inondations à l’aval de Nîmes.

Ce bassin écrêteur de crue d’une surface de 5,2 ha a pour objectif une protection pour un événement de type 8 septembre 2005. L’objectif-cible est d’écrêter le débit du Vistre de la Fontaine de 85 m3/s à 57 m3/s en aval de ce bassin de compensation.

Ce débit de 57 m3/s correspond au débit modélisé en aval des cadereaux d’Uzès et Vistre Fontaine avant aménagements de ces derniers en zone urbaine et ouverture des transparences hydrauliques sous les infrastructures routières (autoroute A9 et Route d’Arles)

Volet restauration morphologique et attractivité écologique

Les principaux aménagements de ce volet peuvent être synthétisés de la manière suivante :

• Création d’un lit de basses eaux (étiage) de faible profondeur permettant le maintien d’une hauteur d’eau suffisante favorable aux Cistudes (tortue), amphibiens, odonates (en particulier libellules) et Castor d’Europe notamment,
• Création de niveaux intermédiaires dans la berge (risbermes) de hauteur variable au-dessus du lit d’étiage. Ces risbermes seront favorables à l’implantation d’hélophytes diversifiés (plantes semi-aquatiques) et présenteront des zones de faibles courants ce qui est propice notamment à l’Agrion de Mercure (typologie spécifique de libellule). 
• Réalisation de berges en pentes douces, favorables à la faune (amphibiens, Cistude, Castor…) avec mise en œuvre de génie écologique et de plantations arbustives arborées en haut de berge pour la diversification écologique.
• Création d’un méandrage pour tout le lit recalibré ou, a-minima, pour le lit d’étiage si l’emprise foncière ne le permet pas, favorable notamment au Martin-pêcheur (nidification en berge).
• Création d’un bras mort, favorable aux amphibiens, odonates, Martin-pêcheur, Castor d’Europe et à la Cistude notamment. Cet aménagement sera réalisé en aval du bassin de la Tour de l’Evêque, dans l’ancien lit du Vistre Fontaine en amont de la confluence avec le cadereau d’Uzès.

Objectifs de réaménagement écologique du Vistre Fontaine :

La restauration du Vistre de la Fontaine à l’aval de l’A9 présente également un objectif écologique dans la mesure où son aménagement constitue en lui-même une mesure compensatoire au titre de l’arrêté d’autorisation à la destruction d’espèces protégées (arrêté dit CNPN) du 09/03/2015.  Les travaux devront donc permettre une réhabilitation écologique de ce tronçon de cours d’eau présentant actuellement un intérêt faible.   

Un des objectifs de l’opération est de procéder à un réaménagement écologique du lit mineur du cours d’eau repris. Afin de protéger les berges retalutées après les travaux de terrassement vis-à-vis du risque d’érosion en crue, les techniques végétales seront donc privilégiées. 

Dans la mesure du possible compte tenu notamment des contraintes foncières, un cordon de ripisylve sera recréé en haut de berge via la mise en place d’arbres et d’arbustes, d’essences autochtones et variées. La ripisylve offre des abris de repos et de reproduction à nombre d’espèces faunistiques pour l’ensemble des taxons. Les reptiles y trouvent en effet des milieux de repos, de chasse et de reproduction en lisière, notamment le Lézard vert occidental ou l’Orvet fragile. Cet habitat représente d’autre part un lieu d’hivernage idéal au niveau du sol pour les amphibiens, où évolue également le Hérisson d’Europe. La strate aérienne est quant à elle utilisée par l’Ecureuil roux ou les chiroptères arboricoles (Noctule commune, Murin de Bechstein, Pipistrelle pygmée…) pour leur gîte ou leur quête de nourriture. Enfin l’avifaune protégée y trouve des habitats de nidification pour les espèces arboricoles ou ubiquistes (Faucon crécerelle, Grimpereau des jardins, Pouillot de Bonelli, Verdier d’Europe…). 

Les zones de bosquets denses en pied de ripisylve seront créées par plantation d’individus d’espèces autochtones préférentiellement labélisées « végétal local ». Le projet prévoit la plantation de 1 900 plants d’essences arbustives, 4 250 plants d’essences arborées et 275 plants d’essences buissonnantes.

La figure ci-dessous retranscrit les principes du réaménagement écologique du cours d’eau :